Le mal de l’âme: la crise de la solidarité et la réponse du travail social
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Aristote dit : « l’Homme est par nature un animal politique » (1989, 28), signifiant par-là que c’est de l’union des familles et des villages qu’il est le mieux en mesure d’assurer son bien-être. En fait, dans toute l’histoire de l’humanité, à travers les grandes étapes de son développement qui l’a mené de sa condition animale à la civilisation, l’Homme s’est organisé pour vivre de façon collective. Ce n’est que depuis un peu plus d’un siècle, avec l’avènement de ce qui a été qualifié de société postmoderne, que l’Homme est pour la première fois confronté à un mode d’organisation sociale qui rejette la spiritualité, la tradition et les intérêts collectifs, qui avaient jusqu’à ce temps rattaché tous les individus à une même appartenance collective. Cette destruction de l’appartenance collective, que nous allons qualifier de crise de la solidarité, va à l’encontre de l’expérience anthropologique de l’Homme, qui demeure un animal social. C’est pourquoi nous sommes convaincus que cette solitude, à caractère chronique, se manifeste par une détresse insupportable à l’individu. Cette détresse est précisément caractéristique de la société postmoderne, où toutes les pratiques socialessont comprises et reposent sur le développement économique, et non le développement culturel et politique. De son côté, le système individualiste tente de caractériser cette détresse comme un problème psychique individuel. À sa manière, la profession du travail social est toute entières absorbée parl’individualisme et les solutions libérales, elle tented’offrir des solutions individuelles à un problème qui, d’après nous, est sociétal. Ce mémoire théorique, sous forme d’un essai de synthèse du développement anthropologique de l’ontologie humaine dans son rapport à la transcendance, nous permet d’articuler une réflexion sur l’organisation sociétale actuelle et son impact sur la solidarité humaine.