Dégagné, Danika2016-05-052016-05-052016-02-26https://laurentian.scholaris.ca/handle/10219/2565La question de la prostitution n’a rien de nouveau. C’est une question controversée souvent au coeur de plusieurs débats. Le débat féministe entre les prohibitionnistes et les abolitionnistes en est un qui situe la prostitution dans un espace de libération sexuelle ou, au contraire, comme une domination des hommes sur les femmes. Le débat juridique sur la prostitution au Canada comme ailleurs est aussi incertain quant à une acceptation commune de son application de principes. Certains aspects de la légalisation de la prostitution apparaissent encore difficiles sur le plan des rapports entre les sexes bien sûr, mais aussi sur la base d’une certaine hiérarchie entre les travailleuses du sexe elles-mêmes. Le débat entourant la loi C-36 au Canada découle d’une mise en cause de la constitutionnalité des restrictions qui existaient relativement aux travailleuses du sexe qui n’avaient pas le droit de communiquer et de vivre des fruits de la prostitution tel que dénoncé par le cas Bedford contre le Canada. Or, la loi C-36 « Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d'exploitation », en criminalisant le client et ceux qui profitent des fruits de la prostitution, ne met pas fin aux violences et cela en particulier pour les travailleuses du sexe de la rue. La nouvelle loi isole d’avantage celles qui sont isolées par manque d’information, celles qui vivent en région et celles qui travaillent sur la rue. C’est là du moins ce que la présente thèse montre à l’aide de témoignages de femmes, travailleuses du sexe de la rue du nord de l’Ontario (à Sudbury et à North Bay). Notre analyse montre une dimension intersectionnelle de la situation de la travailleuse du sexe de la rue qui veut que dans le nord de l’Ontario. Non seulement elles sont moins informées, plus isolées et plus à risque d’être exposées à la violence de la rue et du milieu prostitutionnel. Nous questionnons comment cette nouvelle loi influence la vie et la réalité de ces femmes considérées parmi les plus marginalisées d’entre toutes et qui craignent, avec la loi C-36, d’être plus criminalisées encore. Une troisième voie entre la pensée abolitionniste et prohibitionniste s’impose donc pour répondre aux besoins de ces travailleuses du sexe de la rue.frprostitutionloi c-36effetsdroitsLes effets de la loi c-36 sur les travailleuses du sexe de la rue : à la défense de leurs droits dans le nord de l’OntarioThesis